1) « Art » + « énergie »
Les peintures rupestres ont été les premières tentatives de représentation de la réalité. Il est possible que depuis lors nous ne soyons plus des primates. En transmettant cette activité particulière, une partie de l’homo sapiens a pu continuer à évoluer à l’intérieur de « l’être conscient ».
L’Art a donc fondamentalement, je pense, un sens défini.
Par la suite, les reproductions bidimensionnelles ont évolué jusqu’à la perfection.
Dans l’espace, c’est à dire en trois dimensions, les illustrations informes prennent corps et deviennent des sculptures et représentations proches de la réalité ou de son abstraction.
Finalement, cet horizon est un accomplissement et – pour moi – il est déjà accomplit.
Dans ma quête pour élargir cet horizon, il ne me reste plus qu’à m’intéresser à la 4e et la 5e dimension.
Cela ne vous dit rien ? La 4e et la 5e ?
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2) Les 4e et 5e dimensions sont celles du temps et de l’énergie.
Sans elles, tout est immobile.
- À propos du temps :
Le temps en soi n’a ni début ni fin. Il passe. Lors d’évènements inattendus il semble s’immobiliser ou durer une éternité.
Mais il est également possible de l’immobiliser sciemment. À savoir dans l’instant entre le passé et le futur, dans le « maintenant » ou dans « l’être ».
De même, il semble être prisonnier dans les tableaux ou les sculptures.
Certes le temps est perceptible en tant que dimension physique : en tant que laps s’étirant entre un début et une fin ou défini par une date et une heure, il est utile. Mais aussi vidé de son sens, passible d’être mésusé.
Je suis d’avis qu’au moment de « l’être » de la conception, je suis proche de la réalité. Bien plus proche que dans le futur, « bientôt… » ou que dans le passé « il y a peu de temps... ».
Je suis d’avis que « l’être » est dynamique en soi, qu’il se passe quand même quelque chose durant cet « être ». Il s’agit quasiment d’une récursivité en mutation.
- À propos de l’énergie :
En pensant au problème du CO2 / réchauffement planétaire / la soi-disant pénurie énergétique, je vois qu’il existe actuellement un certain nombre de personnes avides, en général des dirigeants, réparties dans le monde entier et qui tentent de programmer l’humanité vers un « il faut que nous produisions plus énergie ».
Or : depuis des milliards d’années, la création a su mettre assez d’énergie à disposition pour que la vie continue à se développer. En outre : on ne peut pas produire de l’énergie. On ne peut que la transformer.
Ma contreproposition : « nous disposons en réalité de trop d’énergie – il y a belle lurette que la thèse selon laquelle la terre ne recèlerait pas assez d’énergie pour nous est obsolète ».
3a) Pourquoi je fais ça
Pourvu que mon activité – mes objets – soit comprise comme un message. Un intermédiaire entre nos systèmes de pensées collectifs, abstraits et scientifiques et la confiance que nous accordons à la force intrinsèque de la nature.
Pour ne pas s’immobiliser dans l’évolution des représentations vraies. Pour ne pas en rester à ces systèmes visiblement saturés.
Le présent... la méditation... la création... Dieu et esprit. Représenter la vérité dans la dimension supérieure, plus étendue. Dire « ça n’existe pas » est un droit dont dispose chacun, tout autant que de prétendre que la terre est plate.
Tout s’écoule... rien ne demeure... juge aujourd’hui quelqu’un d’un « oh la la, qu’est-ce qu’il est comme-ceci ou comme cela…» ... fossiliser ses pensées... s’immobiliser ou bien... laisser de la place à la chance, accepter des changements. Faire l’expérience du dynamisme et du changement... au lieu de se complaire dans la peur du figé et du limité.
Transformer. De manière décentralisée. Avec des propositions matérialisées. Forme, esthétique et position, au lieu de se focaliser sur une culture du mono-pôle. Avec humilité et gratitude. Durable(s).
C’est pourquoi j’utilise la sculpture cinétique pour exprimer, au moyen de l’art, la mutation de l’énergie et de la conscience.
3b) Comment je fais ça
La conscience naît de l’être. Des nouvelles prises de conscience naissent les idées…des idées naissent des esquisses. Des esquisses, des dessins en 2 ou 3 dimensions, puis des maquettes de travail, première approche des matériaux et de la faisabilité à l’échelle 1 : 10 – après cela la construction – la réalisation atteignant les 10 m de haut.
Matériaux : aluminium, acier, roulements à billes en acier, pin Douglas, mélèze, chêne, bois aggloméré imperméable, verre, miroir... PE, panneaux de construction pelliculés, etc. Ou à la demande.
4) EFFETS SECONDAIRES
Considérez pour chaque objet que le principe du regard de l’intérieur vers l’extérieur et du « là, ça devrait pourtant … » ne marche pas forcément.
En revanche, de l’extérieur vers l’intérieur, un « qu’est-ce que ça fait ? » ou « quel effet ça fait ? » est une expérience d’observation particulière qui se distingue de celle de l’art statique. Les mouvements ne doivent pas répondre aux attentes de l’observateur mais donner l’impression d’être dus au hasard.
C’est ainsi que je considère mon activité comme une contre-proposition à la télé… Comme la création et la matérialisation d’un média pour la vérité perdue… pour ressentir, au beau milieu du flux du temps et de l’énergie, ininterrompu et omniprésent pour tous et depuis des milliard d’années.
Je vous remercie pour votre attention.